Charlotte Perriand et ses passions

Icône de la modernité, Charlotte Perriand était véritablement une femme de passions.

Une exposition au Petit Palais ainsi qu’un livre « l’OEil en éventail » retraçant son œuvre révèlent,
à travers son goût pour la photo, ses sources d’inspiration.

Ainsi, ses photos en noir et blanc sont les vedettes de l’exposition : « Charlotte Perriand, 1903-1999.
De la photographie au design, Petit Palais », Paris (VIIIe). Les trois sujets qui ont nourri son design
sont tour à tour : l’homme, la nature et le Japon.

Ses premiers clichés font l’éloge de « l’esthétique de l’ingénieur ». On y voit des ponts, des ports,
des outils de chantier, la ville en mouvement. Elle est alors fascinée par la machine engendrant
des objets parfaits.

Puis elle passe à d’autres modèles : des galets sur la plage, des pics rocheux, des crevasses,
des troncs d’arbre. La nature devient omniprésente.

En 1940, au Japon, où elle est missionnée pour orienter la production d’art industriel du pays, elle réalise une autre version de sa fameuse chaise longue basculante en bambou.  Ainsi, la culture japonaise et l’architecture traditionnelle la marquent à vie. En témoignent ses nombreuses tables et assises en bois, qu’elle crée à partir des années 50. Sa dernière réalisation
en 1993 n’est autre que la Maison de thé, construite sur le toit jardin de l’Unesco à l’occasion du Festival culturel du Japon
à Paris.

Mais, surtout, et ses photos l’attestent, c’est l’humain qu’elle scrute sans cesse. Créatrice engagée, militante du Front Populaire, elle effectue en 1936 un immense photomontage baptisé « La Grande Misère de Paris » qui dénonce les conditions de vie dans la capitale.

« Le sujet, dès lors, n’est pas l’objet mais l’homme. » Charlotte Perriand n’a jamais prétendu être photographe, elle prenait des photos comme on prend des notes. Ses images sont à voir comme
un carnet de dessins. Alors, n’attendez plus, courez voir cette magnifique exposition au Petit Palais jusqu’au 18 septembre.