Nous vous présentons l’Edition Spéciale du fauteuil 675 de Robin Day
Le fauteuil 675 de Robin Day est l’une des pièces emblématiques du design du XXème siècle. Il est aujourd'hui réinventé en exclusivité par Case dans trois tissus vintage fabriqués sur des métiers à tisser d'origine des années 1950, disponible uniquement chez The Conran Shop. Récompensé par un prestigieux Design Guild Mark Award en 2015, le fauteuil 675 a été conçu par Robin Day en 1952. Son originalité repose alors sur son dossier moulé doté d’accoudoirs courbés, le tout réalisé d’un seul tenant.
Cette année marque également le centenaire de la naissance de Lucienne Day – le moment idéal pour produire, sous licence de la Fondation Robin et Lucienne Day, une édition exclusive du remarquable design du fauteuil 675.
Nous avons échangé avec Mario Sierra, le petit fils de Gerd Hay-Edie fondatrice de Mourne Textiles, pour expliquer pourquoi le tissu « Mourne Check » fabriqué à la main est idéal pour sublimer ce fauteuil iconique ; et avec Paul Newman à propos du statut de classique du design du 675.
L’Edition Spéciale du fauteuil 675. De gauche à droite : rouge Robin, gris Granite, bleu Bilberry
Parlez-nous de votre rôle chez Mourne
MS : depuis que j’ai quitté l’école, j’ai toujours eu envie de redonner vie à l’atelier, de remplir les magasins de tissus de beaux tissus comme quand j’étais enfant, et de réintroduire les métiers à tisser. J’ai toujours été fasciné par la structure des tweeds, des tissus d’ameublement et des tapis fabriqués sur nos métiers à tisser. Le textile, dans toutes ses formes variées, tissé ou non tissé, tient une énorme place dans mon enfance. Il n’y a aucun endroit où je me sente plus chez moi que dans l’atelier, entouré de métiers à tisser.
Quand je suis à l’atelier, je travaille aux côtés de ma mère pour développer des dessins issus des archives ; nous avons besoin de trouver de nouveaux fournisseurs de fils, de teinturiers et de façonniers, ceux utilisés par ma grand-mère ayant cessé leurs activités. Il est également nécessaire d’assurer la maintenance des métiers à tisser et de les améliorer. La technologie utilisée dans notre atelier est celle que vous pourriez trouver dans les musées ; c’est un travail à plein temps de conserver tout en état de marche.
Quand je suis dans notre studio à Londres, mon rôle est plus axé sur le management, le marketing et les RP, et sur une vision de notre activité dans son ensemble, soit tout ce qui concerne le planning des projets à venir et la coordination des projets en cours. Il y a des tas de choses auxquelles nous devons penser, et en dépit d’un immense enthousiasme, ça peut devenir parfois légèrement écrasant. La réponse à cela est que ce que nous faisons est fantastique et que c’est toujours un plaisir de donner aux autres une vision de l’intérieur de l’atelier. Mon associée Tara Fisher est une photographe professionnelle qui prend pratiquement toutes les photographies que l’on peut voir sur notre site internet et sur nos réseaux sociaux. Ensemble, nous sommes très impliqués dans le style et l’image de notre entreprise.
Je pense que c’est très important pour moi d’être impliqué à la fois dans la production et les aspects promotionnels de notre activité. Je sais que du temps de ma grand-mère, elle a fait de nombreux voyages à Londres pour montrer ses dessins, rencontrer les revendeurs et générer des commandes (durant un voyage, Hay-Edie a rencontré Terence Conran, lui promettant de dessiner un tissu exclusif Conran. Le dessin de ce tissu pour Conran est connu sous le nom de The Blazer Design). Je pense particulièrement aux étoffes tissées à la main, c’est important que les gens comprennent la passion et le savoir-faire qui ont été mis dans la fabrication des choses. Il y a une valeur ajoutée aux tissus et je sens que les gens apprécient. Ma grand-mère décrivait ses tissus comme étant vivants.
Quand avez-vous commencé à penser aux options de tissus d’ameublement pour l’iconique fauteuil Robin Day 675 ?
MS : A partir du moment où j’ai entendu parler du projet, j’ai su que notre tissu tissé main « Mourne Check » serait parfait. Quand ce fauteuil a été fabriqué pour la première fois par Hille, ma grand-mère et sa petite équipe ont produit le même dessin sur le même métier à tisser que celui que l’on utilise aujourd'hui. Ma mère et moi dirigeons à présent l’atelier et nous nous sommes efforcés de rester aussi près que possible du dessin original, les fils et les couleurs se rapprochant des échantillons originaux trouvés dans nos archives.
Cherchant dans nos archives de coupures de presse, nous avons trouvé cette citation de ma grand-mère « J’aime à penser que les matériaux crient « Gerd Hay-Edie » dès qu’on pose le regard dessus. » Quand j’avais 18 ans, avant de commencer mes études de textiles, j’ai passé un été à apprendre comment tisser à la main le tissu « Mourne Check » pour une commande privée. Ma grand-mère gardait un œil attentif sur moi, s’assurant que je faisais ça correctement. Pour cette raison, j’ai un attachement émotionnel particulier pour ce dessin. Ca me rend très heureux de savoir qu’il sera utilisé à nouveau pour tapisser le fauteuil Robin Day 675 et que le tissu de ma grand-mère peut revivre sur un classique du design. Pour moi, ce tissu symbolise définitivement son nom.
Qu’est ce qui fait que Mourne Textiles est unique ?
MS : l’atelier a été fondé par ma grand-mère au début des années 50. Nous utilisons des machines alimentées par des moteurs permettant rapidité et efficacité, et des métiers à tisser traditionnels pour fabriquer les tissus et les tapis tissés à la main. L’action de la main tissant l’étoffe lui confère un aspect biologique une fois finie. Les légères imperfections et les apparences parfois irrégulières apportent selon moi de la vie au tissu.
Actuellement nous avons quatre apprentis tisseurs à plein temps. Nous sommes également fiers d’avoir deux de nos tisseurs originaux qui utilisent la méthode de travail originel de ma grand-mère dans les années 60 et 70. C’est fantastique d’avoir ce mélange entre l’ancien et le nouveau.
Tous les métiers à tisser de notre atelier sont à navette, conférant aux tissus un tissage particulier. Nous utilisons les dessins de ma grand-mère des années 50, 60 et 70 ; bien que datant du passé, je trouve qu’ils demeurent d’une esthétique contemporaine encore aujourd'hui.
Ma mère et moi fouillons dans les archives, travaillons les dessins à partir des notes écrites de ma grand-mère, transformons et modernisons les savoir-faire tout en conservant leurs spécificités. Les tweeds et les tissus d’ameublement ont évolué, nous permettant de voir les transformations qui fonctionnent ou qui ne fonctionnent pas, avec quelques plaisantes surprises tout au long du processus.
Lors des deux dernières années, nous avons ajouté des métiers à tissu dans l’atelier, reprenant là où ma grand-mère s’était arrêtée au milieu des années 80. L’apport le plus notable sont les métiers à tisser Hattersley ; ces métiers à tisser, dont certains sont centenaires, fonctionnent avec des petits moteurs, plus adaptés pour le tissage du tweed que les métiers à tisser à la main, plus adaptés pour les couvertures d’enfant et les écharpes.
Pourriez-vous dire que le tissu "Mourne Check" a le plus bel aspect ?
MS : personnellement j’adore la simplicité du dessin du carreau. Je sens que ma grand-mère a travaillé pour parvenir à un équilibre parfait entre les fils pour construire l’étoffe. Nous avons fait en sorte de conserver cet équilibre pour rester près du modèle original.
Notre tissu d’ameublement « Mourne Check » est un tissu fabriqué à la main utilisant la laine, le coton et le lin – chaque fil ayant un poids différent, un éclat différent, une dimension différente, ce qui, une fois tissés ensemble, crée une étoffe texturée, solide et résistante.
Détail du tissage du tissu Mourne Check
Nous avons également échangé avec Paul Newman de la prestigieuse manufacture Case, à propos de la réédition exclusive du fauteuil 675 :
Parlez-nous un peu de Case et de ce que vous y faites
PN : Case travaille avec des designers reconnus pour créer du mobilier beau et fonctionnel. En travaillant à partir d’un brief clair prenant en compte une compréhension du marché, combinée à une compréhension des bonnes techniques de production. Case est capable d’associer tous ces éléments pour créer de beaux produits d’un bon rapport qualité-prix. Concernant Robin Day, il a dessiné plusieurs produits pour nous à la fin de sa carrière et était favorable à ce que nous prenions en main la production du fauteuil 675, ce que nous avons fait.
Que devons-nous prendre en compte quand nous investissons dans un meuble pour la maison ?
PN : je crois que la réponse est dans la question. Si nous «investissons » nous avons besoin de durabilité à la fois dans la solidité et dans le design. Donc, de bons matériaux et d’un bon design.
Quel est votre détail préféré dans le fauteuil Robin Day 675 ?
PN : Je pense que c’est la combinaison de tous ces détails qui lui donne sa valeur. En 1952, les dossiers en contreplaqué étaient développés par plusieurs designers de l’époque comme Charles et Ray Eames. Notre version du 675 est très proche de l’original – les pieds sont à présent comme ils l’étaient dans le modèle d’origine en 1952. Les techniques modernes de fabrication ont permis que nous puissions améliorer les soudures et aussi incorporer des pieds en nylon moulé qui sont plus solides que ceux d’origine.
Le fauteuil Robin Day 675 a été dessiné à l’origine en 1952. Qu’est ce qui fait qu’un design résiste aussi bien au temps ?
PN : Il est beau, très confortable et son design est unique, donc il est à la fois intemporel et moderne.
Le designer
Robin Day s’est fait remarquer en créant des formes fonctionnelles et discrètes dans des matériaux modernes sur des structures clairement dessinées. Succès à la fois créatif et commercial, son mobilier n’a pas seulement suscité l’intérêt des amoureux de décoration d’intérieur, mais a été également acclamé par la critique notamment par le Council of Industrial Design. Durant les années 50, Robin Day développe une collection de designs iconiques : des chaises et tables utilitaires empilables aux fauteuils et canapés lit, des rangements modulaires aux bureaux, tous portent la signature de son esthétisme.
L’iconique fauteuil 675, dessiné initialement en 1952 par Robin Day, est un des fauteuils les plus reconnaissables du XXème siècle, remportant le prix Design Guild Mark en 2015. Revenant à des dimensions plus compactes qu’à l’origine par la Fondation Robin et Lucienne Day en collaboration avec Case, le fauteuil 675 est devenu célèbre pour son fameux dossier moulé doté d’accoudoirs courbés. Day a surmonté la difficulté d’un dossier moulé doté d’accoudoirs courbés en courbant une seule pièce afin qu’elle remplisse les deux fonctions. A partir de là, l’inimitable fauteuil 675, essence même du design des années 50 était né, offrant un équilibre subtil entre beauté sculpturale et grand confort. Avec sa forme moderne et sa structure innovante, le fauteuil Robin Day 675 est un design qui a traversé l’épreuve du temps.
La fondation Robin et Lucienne Day a été créée en 2012 pour faire du nom des designers une marque déposée, permettant d’interdire la vente de mobilier sous le nom de Robin Day sans autorisation ou de contrer l’utilisation frauduleuse de la marque.
L’Edition Spéciale du fauteuil 675 de Robin Day est disponible exclusivement chez The Conran Shop, en magasin et en ligne, à travers une collection limitée à 50 pièces de chaque coloris.